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Nous rejoignons aujourd'hui deux textes de l'Evangile proposés à notre méditation. Ces ceux textes se complètent, le deuxième étant pour honorer la fête de Sainte Thérèse de Lisieux.

1) Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 1-5

2) Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,17-24.

1) Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18, 1-5

À ce moment là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. »

"Devenir comme des enfants"

Seigneur Jésus, autosuffisance de notre part que de t'interpeller pour savoir qui est le plus grand dans ton Règne de relations !

Pas de reproches venant de toi, mais tu appelles chacun de nous, quelle que soit notre place dans la société humaine, à changer ce que nous sommes et à devenir humbles, une manière de nous retourner dans notre terre intérieure afin de te laisser grandir en nous. Il est urgent que nous sortions de ce qui est parade et nous grandit artificiellement.

Pour entrer en relation avec toi, en lien avec les autres, il nous faut accueillir en nous-mêmes ces "tout-petits", ceux qui ne sont rien aux yeux des autres, qui ont encore besoin qu'on leur tienne la main pour apprendre à marcher.

Se faire "tout petit", c'est accueillir en nous nos faiblesses et nos fragilités, celles qui nous défigurent aux yeux des autres. Les accueillir en ton nom, toi que l'on défigure si souvent en faisant de ta personne le magicien de nos vies.

Accueillir en ton nom ces "tout-petits" que l'on met au banc de la société, c'est t'accueillir en nous et dans les autres, et te laisser grandir avec tout ton amour pour chacun d'entre nous.

Si nous acceptons un tel retournement, nous ne pourrons jamais mépriser un seul de ces petits qui mendient chaque jour une miette de pain pour nourrir leur vie.

Le mépris exercé par une société qui crève le ventre plein, alors que les "tout-petits" sont en train de mourir de faim, est la plus grande injure que l'on puisse t'adresser. Ces "tout-petits", par le message qu'ils portent en criant leur misère, voient la face de ton Père qui les embrasse tendrement. Resterons-nous insensibles à ce cri collectif de ceux et celles qui voudraient vivre ensemble, mais qui sont rejetés hors de la vue de ceux qui croient tout avoir et se croient les plus grands ?

La vie en société n'est jamais épargnée par tes demandes, Seigneur. Tu nous appelles à nous relier autrement pour que les "tout-petits" trouvent enfin une place au milieu de nos vies.

2) Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,17-24.

En ce temps-là, les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.
Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire.
Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !

Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »

"Annonce universelle de la Bonne Nouvelle"

Seigneur Jésus, la mission est commencée, la Bonne Nouvelle est annoncée à l'humanité entière. Chacun peut désormais voir, entendre, et comprendre la Parole.

Cette mission n'est pas un domaine réservé, elle est universelle pour ceux et celles qui en font l'annonce, elle est ouverte à tous ceux et celles qui veulent bien la recevoir.

C'est dans la joie que nous te rendons compte des signes opérés en ton nom : un sourire, une douce parole adressée avec délicatesse, c'est tout cela qui peut changer le monde. Nous ressentons une certaine fierté qui n'est pas loin de l'orgueil. Notre étonnement est si grand devant les changements opérés.

Et c'est alors que tu ne manques pas de faire une piqure de rappel afin que nous n'oublions pas que tu nous as donné pouvoir de maîtriser ce qui détruit le monde. Tu as vu combien le Mal pouvait déchirer le ciel et tomber sur la terre comme les bombes incendiaires.

Il est tellement facile de se servir des mots comme des balles de fusils pour s'imposer aux autres, et vouloir les mettre à genoux.

Nous n'avons pas à nous réjouir du pouvoir de soumettre et remettre à l'endroit ce qui est à l'envers. Cette démarche fait partie de la mission reçue.

Par contre, nous devons nous réjouir pour ce Règne de relations dans lequel nos noms rejoignent le tien. Nos noms sont comme des signatures au bas de cette page sur laquelle ton Amour est écrit : c'est un cadeau qui se donne et se reçoit sans jamais le posséder.

Jésus, tu exultes de joie, traversé par le Souffle de l'Esprit. Tu proclames ta louange à l'égard de ton Père, car ce sont bien les "tout-petits" qui peuvent dévoiler ce qui reste caché à ceux qui se croient plus sages et plus savants que les autres et font la leçon à ceux et celles qui ne sont pas de leur avis.

Tu montres le chemin de la confiance que te donne ton Père qui t'aime, toi le Fils bien-aimé. Il faut passer par toi pour connaître le Père, sans jamais oublier que  d'autres nous montrent le chemin que tu veux bien nous révéler.

C'est un chemin parsemé de ces pierres blanches qui portent le nom de Dieu. En aimant, chaque pierre devient aussi la nôtre, et nous pouvons y lire notre nom. Mais pour cela, il faut se mettre en marche afin de voir, d'entendre et de comprendre cet Amour donné qu'il nous faut partager.

Nombreux sont les prophètes et les rois qui n'ont pas trouvé le chemin pour voir et pour entendre les mots que tu nous dis.

En ce jour où nous célébrons Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, nous prenons son chemin de solitude et de prière qui lui permit la rencontre avec toi, Jésus-Christ et avec l'humanité entière, elle qui fut nommée patronne des missions.

Michel GUERRE le 1er octobre 2016