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MON BILLET DE CE JOUR EN CE 13 AOÛT 2014

1) Nous écoutons la Parole de ce jour :

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,15-20.

Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère.
S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Encore une fois, je vous le dis : si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux.

Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. »

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2) Nous laissons résonner la Parole en nos cœurs :

 

3) Nous relisons cette Parole à la lumière de nos vies :

"Seigneur Jésus, impossible de ne pas être surpris par de telles paroles : elles sont si dures à entendre et si souvent déviées de ce que tu voulais nous dire.

- L'hypocrite "monition fraternelle" ?

Nous connaissons bien ce que l'on appelle "la correction fraternelle", cette attitude moralisante qui donne droit à l'autre de relever les fautes de celui qui a manqué la cible.

Toi, Jésus, tu as toujours défendu ceux qui ne sont pas dans le droit ; tu ne peux nous inviter à une telle démarche d'hypocrite attitude. Alors, que faut-il penser de cette première parole : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère" ?

En regardant tes gestes, en écoutant tes paroles sur la brebis perdue, la femme pardonnée, nous ne pouvons profiter d'une telle parole pour nous donner le droit de ce que l'on nomme "une monition bienveillante".

Ta Parole est invitation à ne pas laisser tomber celui qui s'est mis à l'écart, à ne jamais juger une personne, quitte à reconnaître ensemble que son comportement est destructeur pour elle et pour les autres. Mais la démarche engagée n'est pas un jugement sur la personne, elle manifeste le souci d'aider l'autre à se relever, sachant que cet autre peut-être chacun de nous. Cette parole a pour mérite de nous pousser à la rencontre sans être un rapporteur des paroles des autres.  

- Aller chercher les autres pour frapper encore plus fort ?

Cela pourrait être le sens de cette deuxième parole :" S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. "

Une telle démarche, pour enfoncer celui que l'on dénonce, avec deux ou trois témoins qui vont se faire les juges de celui qui déjà n'écoute plus et qui ne veut pas entendre ? Est-ce vraiment cela que tu nous demandes de faire ?

Jésus, tu vas manger chez les pécheurs, tu acceptes les pleurs de celle qui est dénoncée comme une femme infidèle, et tu entends le cri de celui qui, condamné à côté de toi, te demande une pensée pour lui.

Alors, dans cette formulation, nous pouvons dévoiler un geste communautaire pour aider celui qui périt dans l'erreur, et l'aider à se relever. Tu ne nous demandes pas de témoigner pour enfoncer et frapper encore plus fort ! Tu nous supplies de nous mettre à deux ou trois pour relever celui qui se donne la mort.

- Mettre dehors et exclure de la communauté celui qui est déjà dehors ?

Encore un autre sens que nous pouvons donner à cette troisième parole qui ne te ressemble pas : " S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain."

Comment pourrions-nous concevoir que, Toi, Jésus, l'ami des païens et des pécheurs publics, tu nous demandes de rejeter dehors ceux et celles qui se sont écartés ?

Il y a une telle distance entre ce que tu ES et ce que nous entendons aujourd'hui, qu'il nous est difficile d'emprunter un tel chemin.

Si l'assemblée est en danger par la faute d'un seul, il est bien légitime de vouloir qu'elle ne soit pas entachée.  Il y a eu trop de silences sur des gestes répréhensibles pour entrer dans ce même silence qui deviendrait un meurtre pour ton Eglise. Que la justice fasse son devoir est démarche légitime, mais cela ne doit pas empêcher l'assemblée de porter le souci de ceux et celles qui se sont mis dehors. Tu ne peux nous demander de nous rassembler pour assister à une mise à mort. C'est en communauté que nous devons trouver les moyens de tout faire pour que la peine, infligée par la justice des hommes, ne soit pas encore augmentée par les frères et les sœurs de la communauté. L'Eglise a si souvent rejeté ceux et celles qui n'étaient pas dans les normes, qu'il conviendrait qu'elle trouve un chemin pour permettre à ceux et celles qui le demandent de retrouver une place à ton repas où le pain se partage.

Quant au pouvoir de "lier et délier", il peut être aussi celui de rendre libres intérieurement ceux qui sont emprisonnés pour des fautes commises. Ne croyons pas trop vite que nous avons reçu pouvoir d'enfermer ou bien de rendre libres !

Seigneur Jésus, nous croyons que tu es au "milieu de nous" d'une manière constante. Réunis en ton nom, nous prenons conscience de ton éternelle Présence. Et nous te demandons de nous apprendre à ne pas juger et condamner, mais à tout faire pour remettre debout celui qui est tombé.


Michel GUERRE LE 13 août 2014

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13/08/2014
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