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RELECTURE ADRESSE AUX SENIORS EN CE DIMANCHE DU SAINT SACREMENT 2019

Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Année C

Dimanche 23 juin 2019

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 11b-17

 Jésus parlait du règne de Dieu à la foule, et il guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : “Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert.” Mais il leur dit : “Donnez-leur vous-mêmes à manger.” Ils répondirent : “Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons... à moins d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde.” Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : “Faites-les asseoir par groupes de cinquante.” Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à tout le monde. Tous mangèrent à leur faim, et l’on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers.

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Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Année C

Dimanche 23 juin 2019 

Relecture de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 11b-17

 

"Devenir capable de regarder le visible montré afin de voir l'invisible dévoilé"

 

Préalable :

Pour mieux comprendre cette relecture d'une célébration riche et difficile, il est nécessaire de faire un petit rappel sur cette fête qui porte plusieurs noms : "Fête Dieu", "Fête du Saint Sacrement", "Fête du Corps et du Sang du Christ".

Cette fête fut instituée officiellement le 8 septembre 1264 par le pape Urbain IV.

Elle célébrait Celui que l'Eglise tenait précieusement caché aux yeux des fidèles, le Mystère de la foi étant inaccessible.

Pour les plus anciens, ils se souviennent sans doute que le prêtre, célébrant le dos au peuple, n'élevait l'hostie consacrée que quelques instants afin de la contempler avec tout le respect qu'on lui devait.

Alors, le jour de "Fête Dieu", dans les écoles religieuses, était jour de fête, sans être jour de congé. Mais l'après-midi, élèves et professeurs traçaient sur le sol de la cour de récréation des dessins aux mille couleurs ; ceux-ci étaient faits avec de la sciure de bois, ils étaient colorés et apposés sur le sol afin de créer le plus beau "passage" pour le Saint Sacrement porté en procession. Une fois dans l'année, on pouvait regarder de plus près la présence cachée.

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Corps de la réflexion : les textes de ce jour rappellent l'essentiel : offrande du pain et du vin dans le premier testament par le prêtre Melkisédek, rappel de l'institution de l'Eucharistie dans la première lettre de Saint Paul aux chrétiens de Corinthe, geste de bénédiction par le Christ dans l'Evangile de Luc.

Ouvrons cette Bonne Nouvelle donnée au monde :

Jésus, tu es Parole pour les hommes, et ton premier souci est de guérir ceux qui en ont besoin. Ils sont nombreux à se précipiter pour recevoir ce bienfait : exclus, ignorés, malades de l'isolement, hommes, femmes et enfants couverts de plaies infligées par les justiciers qui ne veulent que la loi au détriment des personnes. Immense foule rassemblée de ceux et celles qui ont besoin d'amour pour apaiser leurs plaies. On ne peut les compter au risque de se tromper. Chacun, comme dans les grands rassemblements, ferait le compte qui lui conviendrait le mieux en fonction de son opinion. Alors on prend un chiffre qui reçoit l'accord de tous : cinq mille personnes (foule immense). La contestation n'est pas au rendez-vous quand les gens ont faim de la Parole qui guérit.

Mais toi, Jésus, tu prends le temps qu'il faut pour soigner, apaiser, ouvrir un chemin de guérison sur lequel chacun pourra se prendre en mains.  Le besoin de ceux qui sont venus de loin est si fort que nul ne s'en va. Pas d'impatience dans la salle d'attente. Chacun attend son tour, mangeant cette Parole qui guérit l'âme et le corps.

Le jour baisse, laissant entrevoir un sentiment de mort qui réveille la faim. Tes proches s'en inquiètent et s'avancent vers toi pour que tu renvoies la foule afin que chacun trouve de quoi manger et se loger. En s'adressant à toi, nous risquons bien souvent de t'imposer ce que nous devrions faire, démunis que nous sommes.

Mais cette fois encore, tu nous invites à prendre nos responsabilités devant les misères rencontrées. Interloqués, les tiens, que nous sommes aussi, disent leur désarroi de n'avoir que cinq pains et deux poissons pour nourrir tout ce monde. Il faudrait se dépenser pleinement pour satisfaire ces malades qui ont faim de la vie.

Devant cette inquiétude évoquée, tu fais œuvre de pédagogue en expliquant la manière de procéder : faire asseoir par groupes pour échanger. C'est la première étape pour un repas à partager. En prenant le pain composé de ces grains de blé qui apaisent la faim pour mieux se donner, en prenant ces poissons qui, dans la plongée ont côtoyé la mort et font surgir la vie, tu fais le geste de la bénédiction. Avec ce peu reçu, tu donnes à distribuer tous tes bienfaits en te donnant toi-même, rompant ainsi ta vie pour mieux la partager. Tu nous confies cela pour que nous le partagions et que chacun se nourrisse de ta vie. Il en reste toujours quand on se donne ainsi ! Ces douze corbeilles sont le signe sacré qu'il faudra partager avec ceux qui, n'ayant pu se déplacer, n'étaient pas présents à ce repas de fête. Eucharistie de vie, merci à toi, Jésus, de nous montrer ce chemin de l'amour où l'on apprend à faire corps avec les autres, toi qui fais corps avec nous dans la vie quotidienne et le repas partagé.

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OUVERTURE SUR LE MONDE :

Dans la ligne de ce que nous célébrons en ce dimanche, Seigneur Jésus, nous voulons nous rendre réellement présents à Celui dont la Présence est réellement dévoilée dans ce passage à faire : "regarder" pour "voir "et nous ouvrir, ainsi conduits à l'universelle humanité, en communiant à ces deux démarches  de prière en cette année de la Miséricorde décrétée par ton Serviteur, le Pape François.

La première prière à célébrer en Eglise :

Seigneur, en ce jour de ta Présence dévoilée, nous voulons communier dans une Eglise ouverte sur le monde. Puissions-nous être en dialogue avec ta Parole afin de montrer au monde une assemblée plus belle, sans tache ni ride, sainte et immaculée. Nous sommes tous appelés à cette mission, sachant qu'il nous faudra reconnaître nos cibles manquées à l'égard de ceux et celles qui se sont éloignés de l'Assemblée. Que par le biais d'une annonce fidèle, ta Parole résonne comme présage à nous encorder à la misère des autres, et provoque un renouveau d'amour qui donne du sens à la souffrance, rende joie et sérénité à ceux et celles qui n'ont pas le droit de communier, ne pouvant s'associer réellement à ce repas de l'Amour. Gardons au cœur l'espérance de tes paroles prononcées en célébrant le dernier repas de la Cène.

Tu n'as jamais dit que ce repas était réservé à ceux qui se croient parfaits. Tu t'es mis à genoux devant chacun de tes amis, y compris ceux qui t'ont trahi ou renié. Et ils ont communié à ta Présence dévoilée. Nous ne pouvons mettre de côté tes paroles prononcées en ce jour : "Prenez et mangez en tous". Ceci, nous l'avons déjà rappelé, était ta manière de faire Corps avec nous, pour que nous fassions Corps avec toi en faisant Corps entre nous. Tel est le sens de toute eucharistie, fête de Dieu, sacrement pour la vie.

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Sortons de la magie, osons te regarder et te voir présent au-delà des apparences. C'est à nous, pour cela, qu'il revient de nous laisser transformer par toi.

De la même façon, même si ton Eglise voulait marquer une forme de respect, tu n'as jamais demandé de recevoir la becquée, mais tu as bien dit de prendre et de manger.

Ne restreignons pas ton message d'amour, il est donné à tous ceux et celles qui veulent bien l'entendre dans une langue qui parle à tout le monde. Oui, en ton Eglise rassemblée, oserons-nous nous laisser transformer par ta Présence ? Encore faut-il que chacun puisse en profiter, quitte à recevoir les restes du Pain multiplié, et qui est Pain de la vie et Pain pour la vie

La seconde prière à vivre en assemblée :

Seigneur, nous sommes en communion avec toi, en cette eucharistie, célébrée au milieu de la foule, avant que tu ne la célèbres au jour de la Cène dans ce repas partagé avec les tiens et avec nous.

Nous sommes en communion avec tous ceux qui souffrent de part le monde, victimes de nouveaux esclavages, de la guerre, de la traite, du narcotrafic.

Nous sommes en communion avec les enfants victimes d'actes de possession et qui sont détruits pour la vie. Nous sommes en communion avec ton Eglise qui prend des mesures pour que cela ne se reproduise plus. Mais nous nous refusons à jeter la pierre sur tes responsables d'Eglise qui cherchent à faire des ponts entre les personnes, attendant que la justice signifie les responsabilités maladroites et les cibles manquées. (Ton serviteur, le Pape François, avait déjà énoncé ces paroles. Il les a reprises récemment). Mais il faut arrêter, au nom d'une liberté de parole, de déchainer la haine et la violence.

Nous sommes en communion avec les femmes victimes de violences, afin que leur cri silencieux soit entendu par l'Eglise et qu'elles demeurent confiantes en toi, Jésus. Tu as étendu les bras sur la croix afin que nous n'oubliions pas nos frères et sœurs soumis à la violence, et dont le fardeau est trop lourd à porter.

Enfin, nous ne pouvons oublier de nous relier à tous ceux qui sont en état de précarité matérielle : les chômeurs, les personnes âgées et les émigrés, les sans abri et les détenus, tous les marginaux de la vie, tous ceux et celles qui chaque jour meurent noyés pour avoir voulu demander une terre qui les accueille. Seigneur, que notre prière et notre solidarité en Eglise les soutiennent dans l'espérance, leur donne la force de défendre la dignité à laquelle ils ont droit.

Ainsi, Seigneur Jésus, rassemblés en ton Nom, nous pouvons contempler ta Présence qui a ce poids d'amour dans nos vies. L'adoration Eucharistique n'a de sens que dans cette contemplation communautaire dans laquelle, par nos frères et par nos sœurs, nous nous rendons présents à toi. Même si nous sommes seuls à vivre ce temps d'amour et de contemplation, nous devons nous entourer, au cœur de notre cœur, de tous ceux et celles qui ont faim de Toi. C'est une invitation à ne pas nous renfermer sur nous-mêmes, mais à nous ouvrir en nous tournant vers tous ceux qui sont écorchés dans leur vie et sont toujours affamés de partager ce pain eucharistié qui se déploie à l'Infini de ton Amour : "Appelés et convoqués, rassemblés pour partager le Pain et la Parole à l’univers entier, le pain et la Parole : « Dieu en humanité. »

Il nous faut partager le pain et la Parole dans une vie donnée, nous mettre à son école : La croisée des chemins pour nos frères humains.

Le Souffle au cœur de l’homme, Esprit, tel il se nomme. Rencontre du Vivant, Il ouvre les battants sur l’univers entier pour apprendre à aimer.

Appelés et convoqués, rassemblés pour partager le Pain et la Parole à l’univers entier, le pain et la Parole : « Dieu en humanité. 

Michel GUERRE le 23 juin 2019

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29/05/2016
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