Espace pour mieux Chercher

RELECTURE DU DIMANCHE 15 FEVRIER 2015 (sixème dimanche 2015)

6e dimanche du temps ordinaire                 

Année B.

Dimanche 15 février 2015

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1, 40-45

 

Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie :

« Si tu le veux, tu peux me purifier. »  Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »   A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié. Aussitôt Jésus le renvoya avec cet avertissement sévère :

 « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne pour ta purification ce que Moïse prescrit dans la Loi : ta guérison sera pour les gens un témoignage. »

Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d'éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui.

 Jésus guérit un lépreux 3.jpg
                     

6e dimanche du temps ordinaire                 

Année B.

Dimanche 15 février 2015

Relecture de L'Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1, 40-45

PREALABLE :

Seigneur Jésus, méditant cet Evangile pour aujourd'hui, il est indispensable que nous identifiions trois chemins sur lesquels se trouvent les hommes de notre monde :

1- Qui sont-ils, les exclus d'aujourd'hui ?

2- Qui donc est responsable de leur donner la place à laquelle ils ont droit ?

3- Quel est le risque encouru pour ceux qui font tout pour réintégrer les autres ?

"De l'exclusion à l'accueil"

1- Qui sont-ils, les exclus dans notre monde aujourd'hui ?

"Seigneur Jésus, personne ne peut, à la place d'un autre, se prosterner devant toi, tomber la face contre la terre et te supplier en disant : "Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier."

La lèpre, telle que tu l'as connue, n'est plus tout à fait la même aujourd'hui, dans nos pays.

Il nous suffit d'ouvrir les yeux pour découvrir le nombre des isolés, voire des exclus de notre société.

La mort physique fait ses ravages et personne n'y échappe, puisqu'elle fait partie de l'existence qui s'ouvre sur la vie. Toi-même, Seigneur, tu es passé par la mort et tu fus relevé dans la VIE.

Mais il y a aussi cette mise à l'écart, comme une mise à mort dont on ne revient pas. Regardant les médias ou sortant dans nos rues, nul ne peut ignorer ceux qui supplient afin d'être purifiés, c'est-à-dire accueillis : mal-logés, sans-abris, sans compter tous ceux et celles qui en tendant leurs mains sont toujours rejetés. Pourtant, nous les entendons pousser ce cri d'une libération : "Si tu le veux, tu peux me purifier." C'est le cri de ceux et celles qui espèrent encore qu'ils seront entendus. C'est le cri des enfants qui se retrouvent seuls après avoir perdu un père et une mère dans les conflits meurtriers d'un foyer déchiré, ou de pays écrasés.

C'est le cri des parents qui cherchent leurs enfants qui ont péri dans les eaux de la mer alors qu'ils étaient embarqués pour être accueillis par un autre pays.

"Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier." Il y a tant d'années que ce cri retentit, il y a tant d'années que des hommes, des femmes et des enfants meurent de faim : ils ne manquent pas seulement de pain, mais aussi de tendresse.

Ce cri traverse l'histoire de l'humanité qui semble s'y habituer, mais traverse-t-il vraiment notre propre histoire qui n'est pas toujours propre ?

Lampedusa sauvetage.jpg

2- Qui donc est responsable de leur donner la place à laquelle ils ont droit ?

Seigneur Jésus, tu ne demandes rien en échange à cet homme qui exprime le désir d'être réintégré. Ton émotion est grande d'entendre son cri qui porte en lui une telle confiance, la certitude que toi seul, Seigneur, tu peux le purifier. Il ne demande pas d'être guéri, il supplie simplement d'être réintégré. C'est la raison pour laquelle, en étendant la main, tu le touches afin de faire corps avec lui pour qu'il fasse corps avec toi et avec l'humanité retrouvée.

Seigneur Jésus, nous entendons souvent dire qu'une société ne peut accueillir toute la misère du monde. Cette parole est vraie, et si cela était, il n'y aurait plus de misère sur la terre.

Et pourtant, par ton geste d'amour, tu attires notre attention : Nous ne pouvons être sourds aux appels de ceux et celles qui meurent d'isolement par la mise à l'écart, par les nombreux refus opposés à leur demande.

Le premier geste que tu nous demandes, c'est de prêter attention, de nous laisser envahir par l'émotion de ceux et celles qui, dans la
confiance, font une demande pour être réintégrés ou simplement accueillis.

Nous savons bien que nous ne pourrons rien si nous sommes seuls à entendre ce cri. Nous savons bien que dans notre société, il nous faut apprendre à faire corps les uns avec les autres afin de trouver les moyens nécessaires pour accueillir et nous donner.

Nous n'ignorons pas les organismes qui se mettent en place. Le cri de l'Abbé Pierre résonne encore aujourd'hui dans les compagnons d'Emmaüs.

Ce même cri résonne aussi chez ceux et celles qui viennent en aide aux "sans abris". Ce cri est bien entendu par les restos du cœur mis en place par Coluche. Ce cri n'est pas ignoré du "secours populaire" et du "secours catholique".

Ton serviteur, le Pape François, nous montre le chemin dans des initiatives récentes, celle de ce jour en particulier, rapportée par le Vatican.

"A l'issue de l’audience générale, Place St Pierre ce mercredi 11 février, le Pape a lancé un appel à la solidarité après une nouvelle tragédie survenue en mer Méditerranée, tragédie dans laquelle 29 migrants sont morts d'hypothermie."

Jésus guérit un lépreux 14.jpg

« Je suis avec préoccupation les nouvelles arrivées depuis Lampedusa, où l’on compte d'autres morts parmi les migrants, à cause du froid, lors de leur traversée de la Méditerranée. Je désire assurer de ma prière pour les victimes, et encourager de nouveau à la solidarité, afin que personne ne manque du secours nécessaire », a donc déclaré le Pape François.

Les tragédies se succèdent puisque deux bateaux, chargés de migrants ont fait naufrage au large de la Libye, ce lundi. Plus de 200 personnes ont été englouties par les flots. 9 migrants ont pu être secourus par les garde-côtes italiens, et ont été débarqués sains et saufs sur l'île de Lampedusa. Oui, nous devons emprunter ce chemin de la solidarité et faire corps, comme tu l'as fait, avec cette humanité que tu as prise dans tes mains en disant ces paroles sacrées : "Ceci est mon Corps, prenez et mangez en tous."

Jésus guérit un lépreux 16.jpg

3- Quel est le risque encouru pour ceux qui font tout pour réintégrer les autres ?

Seigneur Jésus, tu as pris bien soin de demander le silence à cet homme afin de ne pas être confondu avec un quelconque magicien, voire un simple guérisseur. Il était important, qu'aux yeux de la loi, cette purification résonne comme une guérison de l'âme par une intégration réussie, ce qui devenait un témoignage pour les autres afin, qu'à leur tour, ils accueillent l'étranger.

Mais le silence ne fut pas gardé et la nouvelle se répandit au point que tu ne pouvais plus entrer ouvertement dans une ville. Toi, Seigneur, tu devenais, à ton tour, l'exclu d'une société qui devait trouver ta présence top gênante car elle invitait à poser des gestes d'accueil et de réintégration.

Désormais, nous savons ce qui nous attend si nous tendons la main ou osons des paroles pour permettre à ceux et celles qui sont isolés de retrouver une vie en société.

Nous passerons pour des "empêcheurs de tourner en rond". Les gens nous fermeront leur porte afin de ne pas être pris pour des collaborateurs de ceux qui cherchent les moyens de redonner une dignité à ceux qui sont écartés.

Le risque est toujours grand de faire un geste pour les autres, car il suscite rapidement jalousie ou suspicion.

Seigneur Jésus, cette attitude d'un amour partagé sans distinction de peau meurtrie ou de pays différents, ce souci de réintégrer les exclus, les éloignés de tout, nous savons bien que cela t'a mené jusqu'au bout du chemin, là où la mort l'emporte sur l'existence pour s'ouvrir à la vie.

Mais tu es avec nous, tu fais corps avec nous afin que nous fassions corps avec ceux et celles qui sont les plus éloignés.

Beaucoup ont entrepris de marcher avec toi sur ce même chemin. Tu nous donneras la force d'aller jusqu'au bout du chemin.

En compagnie de Saint François d'Assise, nous pouvons te prier :

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux
qui pardonnent par amour pour toi ;
qui supportent épreuves et maladies :
Heureux s'ils conservent la paix
car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre sœur la Mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.

 

Seigneur, si comme toi, nous sommes empêchés d'entrer dans les demeures, il y aura toujours du monde pour venir jusqu'à nous afin d'entendre ce cri qui désormais traverse notre histoire :" Si tu le veux, tu peux me purifier."

Michel GUERRE le 11 février 2015

Jésus guérit un lépreux 15.jpg

 



14/02/2015
12 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Religion & Croyances pourraient vous intéresser