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Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,7-13.

En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.

Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir.

Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

"Appelés à servir dans une totale gratuité"

Jésus, aujourd'hui, comme les Douze autrefois, tu nous envoies pour servir en toute gratuité, et cela deux par deux.

Le fait de s'appuyer sur un autre, de sentir une dépendance, est déjà signe de notre pauvreté pour exercer la mission que tu nous donnes d'apporter la paix dans la demeure des hommes.

Mais combien sont-ils ceux et celles qui ont la chance de pouvoir s'appuyer sur un autre pour traverser les épreuves sur leur chemin ? Quand on sait que 7 personnes sur 8 millions d'hommes se partagent les biens de la terre, nous ne pouvons rester les bras croisés en regardant mourir ceux et celles qui ont faim, en rejetant hors de nos frontières ceux qui furent chassés de leurs pays.

Ton serviteur, Le Pape François, a invité au Vatican tous les exclus du monde, tous ceux qui non seulement sont rejetés des maisons habitables mais à qui on retire les terres qui les font vivre.

Sa parole est claire et doit nous aider à donner un appui à ceux qui n'ont plus rien : "Il ne suffit pas d’assister les plus démunis, a-t-il dit dans ce contexte ; il s’agit de créer de nouvelles formes de participation qui incluent les mouvements où les pauvres d’aujourd’hui peuvent se lever et réclamer des droits qui sont sacrés."

Voilà ce que "deux par deux" veut dire : ne prendre qu'un bâton pour permettre à d'autres de s'appuyer dessus. Tout le reste n'est qu'hypocrisie et mensonge au nom même d'une Nouvelle Evangélisation.

Messieurs les gouvernants, et nous les gouvernés, que faisons-nous pour permettre aux autres de trouver un appui, de ne pas être éliminés de la société ?

Saurons-nous donner nos sandales ? Saurons-nous habiller les autres avec le vêtement du cœur ? Sommes-nous assez dépouillés de nous-mêmes pour ne pas encombrer et devenir un appui pour ceux et celles qui ne sont plus en paix et ne peuvent avancer ?

Jésus, si nous sommes refusés par le témoignage porté, rendons-nous plus légers en secouant la poussière de nos pieds qui pesait encore trop lourdement pour entrer chez les autres.

C'est un appel à la révolution que tu nous demandes de faire : un retournement en nous-mêmes qui seul peut permettre à d'autres de se retourner pour accueillir la paix.

Il nous faudra mettre dehors les obstacles qui nous barrent la route et la route des autres afin d'apaiser les blessures et de participer ainsi à la guérison d'un monde qui est malade.

Voilà la mission que tu nous demandes : elle n'est pas faite de baratins ou de prédication pompeuse. Elle est ta mission, celle que tu as vécue au milieu de nous et qui désormais se poursuit par cet envoi pour servir en toute gratuité.

Michel GUERRE le 3 février 2022