MON BILLET DE CE JOUR ADRESSE AUX SENIORS EN CE 11 FERMIER 2018 (autre billet)
Préalable :
Nous célébrons aujourd'hui la fête de Notre-Dame de Lourdes. C'est, dans le même temps, la journée de prière consacrée à tous les malades.
Connaissant des malades, ou en étant malades nous-mêmes, nous ne pouvons nous soustraire à cette prière commune.
Pour souligner mon attachement à cette fête, j'ai choisi de la célébrer avec vous en donnant le compte rendu de la première apparition de la vierge Marie à Bernadette Soubirous.
Et dans un deuxième temps, j'ai choisi le premier signe de Jésus aux Noces de Cana.
Nous aurions pu relire le signe des pains multipliés. C'est le même sens, celui du geste eucharistique préparé.
1) Compte rendu de la première apparition de la Vierge Marie à Lourdes, le 11 février 1858.
Extrait de la lettre de Bernadette au Père Gondrand datée du 28 mai 1861.
"J’allai au bord du Gave ramasser du bois avec deux autres petites. J’entendis une rumeur. Je me tournai du côté de la prairie ; je vis que les arbres ne se remuaient pas du tout. Je levai la tête en regardant la grotte. Je vis une dame habillée de blanc : elle avait une robe blanche et une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied, couleur de la chaîne de son chapelet.
Quand j’eus vu cela, je frottai mes yeux : je croyais me tromper. Je mis la main dans ma poche ; j’y trouvai mon chapelet. Je voulais faire le signe de la croix ; je ne pus pas porter la main au front : elle m’est tombée. La vision fit le signe de la croix. Alors, ma main tremblait ; j’essayai de le faire et je pus. J’ai passé mon chapelet ; la vision faisait courir les grains du sien, mais elle ne remuait pas les lèvres. Quand j’eus fini mon chapelet, la vision disparut tout d’un coup."
Comment ne pas être ému par cette simple description du signe adressé à Sainte Bernadette ?
L'Eglise n'a jamais obligé personne à faire de ce signe un acte de foi. Mais la simplicité du propos ne peut nous laisser indifférents à ce qui fut un événement. Il a rassemblé les foules du monde entier, les malades et les plus pauvres. Il continue de le faire, toujours d'une manière aussi intense.
2) le signe de cana.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 2,1-11.
En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples.
Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. »
Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres).
Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.
Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
"Un premier signe nous est donné"
Or le troisième jour, celui où se renouent les relations, il y a fête dans notre vie, en ce lieu de notre cœur, espace des rencontres. Seigneur Jésus, ta mère, universelle accompagnatrice de tous ceux et celles qui sont prêts à laisser chanter la tendresse, Marie est là, comme une infinie présence, attentive et discrète. Toi aussi, Jésus, le fils bien-aimé, tu es invité avec tous ceux et celles qui, sur le chemin de la vie, t'accompagnent en se faisant compagnons des malades, de ceux qui souffrent et n'en finissent pas de crier leur souffrance.
En cet instant où se rassemblent les plus délaissés, la fête, tout à coup, semble s'en aller du cœur de chacun. Il n'est pas toujours facile de renouer des relations quand elles se brisent, que les visages changent, que les regards s'évitent afin de ne plus voir. En cet instant la fête est vide, et le vin vient à manquer.
C'est alors que Marie, celle qui seconde l'Essentiel, se tourne vers toi, Jésus, et vers nous aujourd'hui : "Ils n'ont plus de vin, la vie ne coule plus en eux, et leurs cœurs s'assombrissent." En toi, Jésus, jaillit la réponse qui trace un chemin autre : "Mais pourquoi s'inquiéter ? Il est long le parcours qui conduit à la croisée des chemins !"
Marie, Mère universelle de tous ceux et celles qui sont dans la détresse, servante du Seigneur, s'adresse aux serviteurs et aux servantes, ceux et celles qui sont capables de se donner : "Faites tout ce qu'il vous dira."
Il y a dans notre vie des jarres vides de tout, il y manque l'essentiel : le désir de se donner. Et c'est là l'essentiel qui est le tout de la vie, qui touche à l'Infini. Mais pour étancher la soif des chercheurs, il faut apprendre à s'habiller le cœur afin d'entrer dans ces relations nouvelles.
Seigneur Jésus, tu t'adresses à ceux qui, dans la nuit, tissent encore la confiance : "Remplissez d'eau ces jarres." Cette Parole résonne en nous comme un écho d'amour et de tendresse :"Dans ton angoisse, dans ta souffrance et ta détresse, reçois cette eau, elle te fera passer de la mort à la vie." Et les six jarres sont remplies jusqu'au bord. Seigneur Jésus, tu reprends la parole afin que personne ne soit oublié : "Maintenant, vous pouvez puiser en plongeant dans cette eau devenue signe de la Vie. N'oubliez pas le maître de vos repas partagés, et tous les invités, tous ceux et celles que vous rencontrerez."
Et voilà que chacun, le cœur tout habillé de tendresse, passé de l'ancien au nouveau, s'étonne de cette transformation opérée. La fête devient plus belle, plus belle que jamais : Une Alliance nouvelle, des relations renouées en cette humanité, tel est le premier signe que tu fais.
Nous voilà désormais porteurs de cette Alliance à vivre dans l'ordinaire des jours.
Laissons remplir nos jarres et créons des relations nouvelles avec ceux et celles qui souffrent dans leur corps, qui ont du mal à être.
Michel GUERRE le 11 Février 2018
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