MON BILLET DE CE JOUR ADRESSE AUX JUNIORS ET AUX SENIORS EN CE 13 JUIN 2016
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,38-42.
En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Œil pour œil, et dent pour dent’.
Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !»
"Seigneur, tu n'y vas pas de main morte pour nous rappeler que la violence entraîne la violence"
"Seigneur Jésus, afin de nous aider, tu nous fais remonter à nos gestes premiers. Si tu nous rappelles cette loi du Talion, qu’on retrouve dans le code du livre de l’Exode (21,24), c'est sans doute parce qu'aucun de nous ne peut dire qu'il ne l'a jamais ressentie ou appliquée.
Car la violence prend sa source dans la vengeance, cherchant à rendre coup pour coup. Nous connaissons bien cette violence qui répond à la violence reçue. En actes ou en pensées, elle nous habite en premier.
Un père de famille, voulant appliquer l'Evangile à la lettre, se trouva en face d'un jeune voyou qui le frappa sur la joue droite.
Il pensa que l'heure était venue de mettre en pratique ce qu'on lui avait appris et il tendit l'autre joue. Il reçut alors une volée de coups et resta assommé. Rentré chez lui, son épouse lui demanda de porter plainte, ce qu'il fit. Le jeune fut condamné pour le premier coup donné. Mais pour le deuxième, il rendit son verdict :"Je ne peux vous condamner, car c'est votre adversaire qui a réclamé le deuxième coup donné !"
Cette anecdote nous montre la mauvaise interprétation donnée par ta parole Jésus. Tendre l'autre joue, c'est tendre une joue autre. Montrer un autre visage que celui de la violence qui habite les autres, et nous habite aussi.
En nous, autour de nous, cette attitude première est exposée au grand jour. Les médias ne se privent pas de nous le rappeler et de s'en régaler.
Allons-nous continuer à nourrir nos vies de ce poison qui entraîne la mort de soi-même et le meurtre de l'autre ?
Jésus, tu interviens pour nous indiquer le chemin. Tu peux le faire car tu as été la victime des violences outrancières. Aux coups et aux gifles reçues, tu n'as pas riposté, mais tu as toujours dit la vérité : "Pourquoi me gifles-tu ? Si j'ai mal parlé, dis-moi ce que j'ai dit de mal. Mais si j'ai bien parlé, tu ne dois pas me gifler ainsi."
Sans toi, nous ne pouvons rien faire que de nous révolter !
Qui d'entre nous, en actes ou en pensées, n'a jamais été tenté de donner des coups à celui ou celle qui nous a blessés ?
C'est alors que tu nous invites à ne pas riposter afin de ne pas entrer dans le cercle infernal d'une violence qui détruit et qui tue.
Il ne s'agit pas de dire "merci" à celui qui nous frappe, mais tu viens nous apprendre à montrer un visage qui ne soit pas le miroir de celui ou celle qui nous agresse.
Pour apprendre cela, il faut nous dépouiller de ce qui nous préserve, en acceptant de laisser tomber les apparences trompeuses et confortables, afin de nous présenter désarmés, et désarmer l'autre ainsi.
Il n'y a que l'amour qui permet de marcher avec celui qui en fait la demande. Il n'y a que l'amour, celui que tu as vécu, qui aide à ne pas se détourner de celui qui veut nous posséder. En marchant avec lui, nous apprendrons à nous connaître, à conjuguer nos forces pour avancer ensemble sur un chemin de paix. Entrés en liberté, il nous a pris la tunique qui nous protégeait, et nous lui donnerons notre manteau pour qu'il soit protégé à son tour.
C'est pour éviter cette violence, qui est contraire à l'amour, que tu nous invites à ne pas riposter à celui ou celle dont la méchanceté se manifeste à notre égard.
Car la tentation de répondre est si forte que nous gardons souvent une dent contre un autre, tenant le poing serré dans notre poche afin de ne pas frapper.
Ta Parole, apparemment outrancière, et souvent bien mal traduite, nous invite à comprendre ce que nous pouvons faire :
"Mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre."
Le bon entendement serait de comprendre ainsi la Parole : "Si quelqu'un te gifle sur le meilleur côté de toi, montre-lui un visage autre que le sien, un regard autre que celui qui croise le tien."
Combien de meurtres injustes seraient ainsi évités, si nous avions le courage de mettre ta Parole en pratique ! Il ne s'agit en rien d'une attitude naïve, mais simplement de trouver le moyen de ne pas entrer dans l'engrenage de la violence.
Une riposte aimante évite d'appliquer cette Loi du Talion. Si nous sommes capables de cela, nous pourrons marcher deux fois plus longtemps avec ceux et celles qui nous demandent de les accompagner. Mais il faut du temps pour arriver à une telle maîtrise. Il n'est pas forcément bon d'aller trop vite en ce domaine. Il faut savoir laisser refermer la blessure et laisser murir l'Amour qui fait place à la haine.
De la même manière, nous pourrons nous donner sans regret à celui ou celle qui mendie une parole d'amour.
Merci, Seigneur, de nous apprendre à contrôler ces violences qui nous habitent. Nous savons bien que nous ne pouvons te prier que si nous sommes capables d'entrer en dialogue avec les autres. Alors seulement, nous pourrons donner à qui demande, et ne pas tourner le dos à qui veut nous emprunter notre temps.
C'est ainsi qu'en regrettant nos erreurs, nous pourrons réparer et sécher nos pleurs en aimant autrement.
Michel GUERRE le 13 juin 2016
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