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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,19-23.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler.

Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.

La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »

"Pour avoir un trésor, il faut bien regarder dans les yeux"

1- Avoir un trésor :

Seigneur Jésus, tu n'as rien contre les trésors, mais le lieu où ils sont remisés t'importe et favorise une certaine mise en garde.

Les trésors du "très-bas" de notre terre, aussi riches soient-ils, courent le risque d'être dévorés par les mites, dévastés par la rouille. Tout ce qui en nous est bien trop protégé, un jour ou l'autre, finit par sentir le pourri.

Cette mise en garde vaut bien pour chacun d'entre nous, mais elle vaut aussi pour ton Eglise. Quand les portes se referment, celles qui furent ouvertes par Saint Jean XXIII, les meubles et les habits ressortent afin de mieux se protéger. C'est alors que l'air est vicié, et que le souffle de ton Esprit, celui de Pentecôte, est enfermé par ce très-bas de la terre qui devient pourriture dans nos vies.

Oui, aujourd'hui, tu nous invites à ouvrir les portes et les fenêtres du Très-Haut de nos vies. Le vent de ton Esprit insufflera la vie à nos cœurs qui pourront dévoiler le Trésor qui traverse la mort et surgit à la VIE. Car le Trésor de nos vies, c'est bien Toi, Jésus-Christ. Au nom de quoi, au nom de qui allons-nous t'enfermer dans nos vieilles sacristies ? Si nous savons te placer au Plus Haut de nos vies, là où se trouve le cœur de ton Amour Infini, Ton Trésor sera le nôtre et nous n'aurons plus peur des mites et de la rouille qui enferment les nostalgies d'une Eglise bien protégée.

2- Regarder dans les yeux :

Puissions-nous miser toute notre vie sur la clarté du regard qui voit de l'intérieur et fait jaillir la lumière dans notre corps, comme dans celui de ton Eglise. Ouvrons les portes sur le monde, c'est là que tu te trouves. C'est dans cette Galilée que nous te rencontrerons, Toi le Trésor de nos vies qui est au cœur de tout Amour accueilli et donné.

Pour marcher dans la nuit, pour aller au plus haut de nous-mêmes, nous avons notre lampe allumée. Cette lampe, c'est notre œil qui doit être limpide pour voir de l'intérieur et comprendre que l'essentiel est le cœur.

Mais pour la limpidité du regard qui doit voir à l'intérieur, il nous faut apprendre à regarder dans les yeux, les yeux de ton cœur, Seigneur Jésus. Si notre œil est limpide, nous verrons clairement le chemin qu'il faut faire. Mais si notre œil est trompeur et fuyant, nous deviendrons incapables de distinguer ta Lumière.

Seigneur, le meilleur cœur à cœur, c'est avec toi que nous pouvons le faire. Tu es notre trésor, et c'est là qu'il nous faut placer notre cœur.

Tu es notre Lumière, tu peux nous apprendre à voir clairement ce que nous sommes vraiment. C'est alors seulement que nous verrons les autres autrement.

Et nous pourrons chanter en regardant dans les yeux, avec un cœur à la mesure du tien, qui est un trésor dans lequel nous puiserons. Nous chanterons ce chant de Michel GUERRE composé en 1962.

« Oui, je voudrais t’aimer »

Oui, je voudrais t’aimer et t’aimer comme un frère, toi que l’on a battu sans trop savoir pourquoi, quelle que soit ta couleur ou quelle que soit ta terre, oh toi qu’on a traîné au plus dur des combats. Quel que soit ton visage, et même ton langage, et quelle que soit la guerre qu’on t’à forcé à faire, tu resteras mon frère.

Car ton cœur est le même que celui de l’enfant qui m’a tendu la main ; c’est pour çà que je t’aime et que je te défends, comme un frère, un copain.

Oui, nous voulons crier, nous ne pouvons nous taire, Il faut que se termine cet infâme commerce : Une somme d’agent contre la vie d’un frère, le meurtre est devenu un métier qu’on exerce. L’homme n’a plus de visage, l’homme n’a plus de langage, le grand jeu de la guerre a fini par défaire Tous nos liens les plus chers.

Mais nos cœurs sont les mêmes, Il y a tant d’enfants qui nous tendent les mains, attendant qu’on les aime, Il y a tant d’enfants qui voudraient des copains.

Oui, Il n’y a que l’amour qui pourra réparer cette grande blessure et ce fossé creusé

Par la haine et la peur dans nos cœurs déchirés, il n’y a que l’amour, encore faut-il oser !

L’homme aura son visage, l’homme aura son langage, nous n’aurons plus à faire le grand jeu de la guerre, et nous serons des frères.

Nos cœurs seront les mêmes que tous les cœurs d’enfants, nous nous tiendrons les mains comme tous ceux qui s’aiment ; alors tous les enfants n’auront que des copains.

Seigneur Jésus, il faudra bien que la violence s'arrête et fasse place à l'amour et à la tendresse.

Il n'y a pas d'autre chemin que d'aller au plus haut de nous-mêmes, là où se trouve le Trésor de ton cœur. Et nous regarderons, avec les yeux du cœur, le Très-bas de nous-mêmes ; Il deviendra Lumière sur notre terre intérieure. Nous sortirons des ténèbres de la haine, et nous aimerons nos frères.

Michel GUERRE le 21 juin 2019