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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,41-44.

En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : « Ah ! Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux.
Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

"Pourquoi et sur qui pleures-tu, Jésus"

Seigneur Jésus, mais où est donc passée ta toute puissance, reflet de celle de ton Père ? Aurait-elle été mise de côté pour ne pas t'abaisser ?

Jésus, en ce jour, tu verses des larmes sur chacun d'entre nous, car nous sommes ta demeure, le Temple du Seigneur.

Il est si rare de voir les larmes d'un homme et d'entendre l'écho de son chagrin, que nous restons étonnés devant un Dieu qui pleure sur nos cibles manquées.

Tes larmes et tes sanglots laissent passer quelques paroles qui ne sont que le reflet d'un amour désenchanté, celui de ne pas nous être reconnus dans ton amour qui apporte la paix.

Ce n'est pas une punition, mais une mise en garde que tu nous fais, Jésus. Si nous ne préparons pas la paix, comme d'autres préparent la guerre, nous risquons bien de ne pas voir en nous ces ennemis qui siègent contre nous : fermeture de nos cœurs, haine entretenue, égoïsme renforcé.

Ton Serviteur, le Pape François, nous avertit en disant ces paroles : «La porte nous dit beaucoup de choses concernant nos maisons, mais aussi l’Église».

Il y aujourd’hui trop d’endroits au monde où les portes blindées sont devenues normales». Le Saint-Père exhorte à ne pas céder à ce cloisonnement «dans la vie des familles, de la société, de la ville et encore moins dans la vie de l’Église», «ce serait terrible ! Insiste-t-il. Une Église inhospitalière ou une famille renfermée sur elle-même humilient l’Évangile et endurcissent le monde». «Trop de personnes ont perdu confiance, n’ont pas le courage de frapper à la porte de notre cœur chrétien, aux portes de notre Église». "Une Église qui doit être signe de l’accueil d’un Dieu qui ne ferme jamais la porte. C’est dans cet état d’esprit que nous devons nous préparer au Jubilé de la Miséricorde, en ouvrant notre cœur au pardon du Seigneur et à tous ceux qui frapperont à notre porte."

Si nous fermons la porte de notre cœur, en refusant d'entendre tes sanglots qui pleurent sur nos refus d'aimer, nous risquons bien d'être encerclés, pressés de tous côtés, enfermés sur nous-mêmes. En n'écoutant pas tes paroles au milieu de tes pleurs, nous risquons bien d'être anéantis et engloutis avec ceux et celles qui nous sont proches.

Jésus, si cela arrivait, ce ne serait pas de ta faute, car tu nous as avertis. Mais le temple de notre cœur risque de s'effondrer pour n'avoir pas reconnu que Dieu, Source d'Amour, nous visitait.

Quand on met l'amour en échec, la porte de notre cœur se ferme et n'entend même plus tes pleurs sur nos cibles manquées.

Jésus, laissons-nous arroser par tes pleurs, et la fleur de l'Amour s'ouvrira à nouveau au Soleil de Dieu.

Michel GUERRE le 22 novembre 2018