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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,18b-23.

En ce temps-là, Jean le Baptiste appela deux de ses disciples
et les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir.

Puis il répondit aux envoyés : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.

Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »

"Quand le doute survient, il n'est pas une épreuve envoyée par Dieu, mais il est une mise en œuvre d'une confiance à donner, malgré la nuit ressentie."

Jésus, Jean le Baptiste est ton cousin, il est le précurseur et il a fait l'annonce de ta venue.

Enfermé dans la prison, victime sans doute de son isolement, il s'attendait sans doute, comme les gens de son temps, que tu viennes délivrer le peuple d'Israël de son oppresseur, de ses dictateurs. Cette attente ne remettait pas en cause ton baptême dans l'Esprit et dans le feu, mais il se demandait si tu étais vraiment celui que tout le monde attendait. N'en pouvant plus de rester dans la nuit, il envoie deux de ses disciples afin de te demander si tu es celui qui doit venir, où s'il faut en attendre un autre.

Quand tu reçois cette demande, tu passes ton temps à aimer et  à apaiser les malades, à les libérer de leurs infirmités, des révoltes occasionnées par les souffrances éprouvées. Tu ouvres les yeux de ceux qui sont enfermés sur eux-mêmes, et tu donnes à chacun de voir en profondeur.

Ta réponse aux envoyés de Jean Baptiste est faite de tout cela : "Oui, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi !"

Jésus, comme Jean qui est dans sa prison assombrie, il nous arrive d'êtres perdus dans nos propres nuits et d'être tentés de ne plus chercher, nous réfugiant dans la foi du charbonnier qui est un pari stupide, car il faut marcher avec un sac sur la tête.

Pour être confortés dans notre confiance, parfois bien hésitante, il n'est pas mauvais de porter un regard sur des figures qui ont fait cette expérience de la nuit.

"De nombreux saints, comme mère Teresa, ont connu des "passages à vide" dans leur vie de foi. Dans l'itinéraire spirituel, et beaucoup de saints, comme Benoît, Ignace, Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix en témoignent, il y a des temps de purifications de la foi. Cela se caractérise par une succession de lumière, puis d'aridité, de sécheresse. C'est normal et connu. Les mystiques en ont souvent parlé. Cela peut se traduire par un sentiment d'absence de Dieu, par l'absence de sensibilité de Dieu dans la prière." (Entretiens avec Monseigneur Gaucher, ancien évêque de Lisieux.)

Mais, Jésus, nous savons bien que Le but de la vie c'est l'amour, en tant que relation à l'autre. Or, il est vrai que notre amour est souvent possessif et captateur ; il a besoin d'apprendre à ne pas posséder. La nuit spirituelle serait-elle une manière d'accroître notre amour dans une véritable gratuité ? Ne rien éprouver pourrait être la preuve d'un amour gratuit quand il est donné malgré tout, et que les pauvres ont toute leur place dans cette manière d'aimer ?

C'est la réponse que tu fais à Jean. C'est aussi la réponse que tu nous donnes, nous demandant de nous relever quand nous sommes découragés. Tu nous appelles à aller de l'avant et à proclamer ton nom malgré les embûches que nous trouvons sur la route. C'est la seule manière de ne pas trébucher à cause de toi. Et s'il nous arrive de trébucher, nous croyons que tu nous relèveras.

Michel GUERRE le 16 décembre 2015