MON BILLET DE CE JOUR EN CE 22 JUILLET 2014
En cette fête de Sainte Marie-Madeleine, j'ai retrouvé un texte écrit en 2012. Il me parle encore aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle je la redonne en relecture de l'Evangile du jour :
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20,1.11-18.
Après la mort de Jésus, le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Marie Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombeau. Elle se penche vers l'intérieur, tout en larmes, et, à l'endroit où le corps de Jésus avait été déposé, elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds.
Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis. »
Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
Jésus lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le gardien, elle lui répond : « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre. »
Jésus lui dit alors : « Marie ! » Elle se tourne vers lui et lui dit : « Rabbouni ! » ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs.
Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »
Rencontre
Se tenir près de cet espace où se fait la mémoire de l’absence ressentie si douloureusement, acceptant de pleurer sur cette mort injuste de l’être bien-aimé. Laisser couler ses larmes qui ressemblent à celles du jardin du pressoir, et s’épancher alors pour aller au cœur de l’évènement qui permet d’entrevoir l’invisible perdu.
Voir alors, en son cœur, au plus profond de soi, cette lumineuse blancheur qui éclaire d’une façon apaisante le lieu où reposait le corps de celui qui redressait la tête, signifiant ainsi sa liberté pour marcher dans la VIE.
Entendre ces paroles qui résonnent si fortement : « Pourquoi pleurer ? » et s’écrier encore : « On a volé son corps, unique relation qui me restait de lui, et je ne sais où le trouver. »
Cette parole désespérée, ce cri d’humanité pour s’attacher encore à Celui qui ETAIT, invite à se retourner en soi-même pour voir autrement Celui qui EST VIVANT, sans savoir que c’est LUI.
Accueillir cette voix familière : « Pourquoi pleurer ainsi ? Où en es-tu de ta recherche ? Quel est le sens de ta quête ? Quel est le sens de ta vie ? »
Et quand tout se mélange, au point de confondre les êtres rencontrés, crier encore : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où il en est, et je l’élèverai pour l’honorer encore et retrouver ainsi un peu de sa présence. »
Et c’est alors qu’identifié, appelé par ce prénom qui dévoile que l’on est aimé, il faut savoir se retourner et prendre ce chemin de l’intériorité pour murmurer dans un balbutiement : « C’est Toi, le VIVANT, le vainqueur, celui qui fait passer de l’ombre à la lumière ! Reste avec moi. »
Mais l’amoureuse parole se fait encore entendre : « Ne me retiens pas, je dois encore aller au plus haut de moi-même pour rejoindre la Source, celle qui m’a engendré, ce Père qui est en moi, ce même Père qui est en toi, celui qu’on ne peut prendre et encore moins posséder. »
Est-il une autre marche que d’annoncer ainsi aux compagnons de vie que voir de l’intérieur, c’est déjà recevoir la parole entendue de la part du Vivant ? "
Michel GUERRE le 17 janvier 2012
(Parole revisitée le 22 juillet 2014, fête de ste Marie-Madeleine)
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