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1) Nous écoutons la Parole de ce jour :

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 5,33-39.

On disait un jour à Jésus : « Les disciples de Jean jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, tes disciples mangent et boivent ! »

Jésus leur dit : « Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités de la noce, pendant que l'Époux est avec eux ?

Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé : ces jours-là, ils jeûneront. »
Et il dit pour eux une parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau ajouté, qui vient du neuf, ne s'accordera pas avec le vieux.

Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues.
Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Jamais celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau. Car il dit : 'C'est le vieux qui est bon. ' »

2) Nous laissons la Parole résonner en nos cœurs :

3) Nous relisons la Parole à la lumière de nos vies :

"Seigneur Jésus, tu te réjouis de voir les invités à la Noce prendre du temps pour se réjouir de ta présence, de toutes les présences.

Ils sont nombreux ces beaux moments de fêtes où chacun se réjouit de la présence de l'autre.

Tu nous invites à ne pas les bouder, mais à y participer quand nous sommes invités.

Toi-même, Jésus, tu es souvent présent dans les noces célébrées, ne serait-ce qu'à Cana en Galilée. A la demande de Marie, ta Mère, qui ne veut pas que la fête soir gâchée par le manque de vin, tu te donneras comme le vin nouveau, celui que l'on verse dans les outres neuves des épousailles. Il sera du bon vin, ayant le bon goût de ce vieux vin que l'on sert au début d'un repas.

Mais nous connaissons aussi grand nombre de familles qui, d'un coup, sont brisées par la disparition d'un être aimé : un mari, une épouse, un enfant… La liste serait bien longue à établir. C'est dans ces moments là que nous jeûnons, en faisant la dure expérience de l'absence.

Cette même expérience, nous la faisons à ton égard. Il y a tant de moments ou ne sentons pas ta présence. Certains vivent cette épreuve du doute pendant toute leur vie, mais leur confiance est tellement vive qu'ils continuent leur marche dans la nuit. Y-a-t-il plus bel acte de foi que celui-ci ? Un acte de confiance qui ne repose pas sur l'émotion ou bien le sentiment, mais un grand geste d'amour dans la nuit étoilée par les rencontres vécues tout au long des journées, les instants de prière en grande solitude.

Et puis, il y a cet apprentissage de se rendre présents à ceux et celles qui, apparemment, nous ont quittés. Leurs gestes de tendresse, leurs rires et leurs caresses sont ancrés à jamais dans notre propre chair. C'est à nous, en dehors de toute nostalgie, de nous rendre présents à l'essentiel de leur ETRE qui est tissu de relations.

De la même façon, nous retrouvons ta trace en nous référant à ces passages d'Evangile qui sont ces cailloux blancs qui ouvrent le chemin sur ton Eternelle présence.

Invités à la Noce, nous revêtirons nos plus beaux vêtements. Ils ne seront pas des pièces rapportées dont les vieilles ont été cousues sur les neuves. ils seront blancs comme ton vêtement et celui de ton Père qui se dévoile si souvent dans cette transparence.

Invités à la Noce, nous laisserons vieillir le vin nouveau comme un signe de ce que nous avons vécu et que nous voulons t'offrir. Toi, Seigneur Jésus, tu nous serviras le "vieux vin" de ta Vigne, comme un cadeau d'amour gardé depuis toujours pour ce grand jour de fête. Ce jour-là nous ne jeûnerons pas : ta Présence dévoilée rassemblera tous ceux et celles qui formeront ce grand tissu d'amour, ce nouveau vêtement qui nous habillera tous de cet habit tout neuf, dont la couleur sera bien blanche.

"Heureux les invités au repas du Seigneur"

Michel GUERRE le 5 septembre 2014