RELECTURE VINGT SEPTIEME DIMANCHE 3 octobre 2021
27ème dimanche ordinaire
3 octobre 2021
Relecture de l'Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 10, 2-12)
Un jour, des pharisiens abordèrent Jésus et pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus dit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui répondirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d'établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C'est en raison de votre endurcissement qu'il a formulé cette loi. Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme. À cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu'un. Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l'interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur répond : « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d'adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d'adultère. »
"DIEU CREA L'HOMME A SON IMAGE, A L'IMAGE DE DIEU IL LE CREA"
PROLOGUE :
Seigneur Jésus, quand des Pharisiens t'abordent, c'est pour te mettre à l'épreuve sur le plus grand geste d'Amour de Dieu à l'égard des hommes. Il s'agit du geste créateur dont l'Amour est indissoluble.
Mais, comme les Pharisiens, nous avons pour habitude, de nous servir de la loi et d'en faire un absolu. Comme la loi de Moïse stipulait qu'il était possible de renvoyer sa femme à condition d'établir un acte de répudiation, tu réponds que c'est par l'endurcissement du cœur des hommes que cette loi fut promulguée.
Mais tu rappelles immédiatement qu'au début de la création il n'en n'était pas ainsi.
Nous allons essayer de comprendre ce que cela signifie pour nous aujourd'hui, en explorant les trois chemins suivants, sachant que cette réalité est difficile et qu'il serait prétentieux de Juger le comportement de l'homme d'une façon malsaine :
1- Quand l'Amour est un don qui libère :
Jésus, tu nous rappelles intensément qu'au début de la création tout fut donné par Amour, et que l'homme et la femme étaient l'image même de ton amour.
Et c'est bien par amour qu'il importe pour chacun de quitter son père et sa mère, non pas pour les renier, mais afin de permettre une création nouvelle qui est à l'image même de Dieu qui, dans son unicité, est relation au plus intime de lui-même. Croire en un seul Dieu qui est Père (source qui se donne), Fils (Amour qui se reçoit), Eprit (cette circulation d'amour), c'est accueillir dans sa vie cette même relation. Cette unicité de Dieu que l'on retrouve chez l'homme et la femme qui se lient dans un même amour, personne ne peut la rompre, et il appartient à chacun de ne pas établir de division.
Seigneur Jésus, quand Dieu créée, il sépare mais ne divise pas. Chez lui, cette séparation du jour et de la nuit permet une véritable création.
Mais la mise en garde que tu fais, elle est à l'égard de l'homme et de la femme qui, en se risquant à ce geste créateur, peuvent davantage diviser et donc détruire l'unité.
"Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa."
"Il le créa, par amour, par amour,
Homme et femme il les créa, par amour, par amour,
Et ce fut le plus beau jour de l'amour, de l'amour,
Car à l'homme Dieu se donna par amour, par amour. "
Jésus, cet Amour donné par ton Père est donc à vivre en pleine liberté.
Quand on s'aime, il n'y a pas besoin de lois, car l'amour est indissoluble.
2- Quand l'Amour se dévoile comme une division :
Cette situation est toujours d'une extrême gravité. Chacun pense qu'elle n'arrivera jamais.
Les faits ne sont pas plus brillants parmi ceux qui sont chrétiens et ceux qui ne le sont pas.
L'amour reçu, dans la relation échangée, reste le même car il ne peut se dissoudre, même s'il est en difficulté. L'Amour reçu de Dieu est donné, et il ne peut être repris.
Mais les fissures apparaissent dans cette relation, quand il y a confusion entre séparation et division.
Dans la vie de couple, il arrive fréquemment qu'on "sépare" pour permettre à chacun de ne pas s'approprier l'autre. Mais le danger apparaît quand il y a "division". Tout commence par des blessures opérées dans la relation entre l'homme et la femme : Un haussement de ton, une réflexion maladroite, un regard fuyant… Et tout se poursuit quand les enfants sont en cause : un tel ne fait rien, l'autre est insolent, et le plus jeune se mêle de ce qui ne le regarde pas.
Au départ, tout cela ne paraît pas grand-chose au regard d'un amour échangé. Mais il n'y a plus séparation pour que l'autre grandisse, il y a division, et un jour le fil des relations est coupé. L'Amour est toujours là, mais il est enfermé, et la vie de famille devient un enfer.
Et c'est en ce domaine que se font les critiques les plus acerbes. Jésus, ce sont souvent les chrétiens qui te prennent à témoin pour dénoncer la situation des "divorcés-remariés". Ils prennent appui sur ta Parole, sans vraiment la comprendre, et ils la brandissent comme une loi avec laquelle on ne peut transiger. Or tu n'as édicté aucune loi, tu as simplement énoncé des mises en garde pour que l'Amour de Dieu ne soit pas abîmé.
"Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa."
Il partagea son Amour, son Amour,
Liberté d'aimer il lui donna par Amour, par Amour,
Mais parfois l'homme refusa cet Amour, cet Amour,
Et un jour se détacha de l'Amour, de l'Amour.
Seigneur Jésus, l'Amour de l'homme est blessé, mais celui de ton Père reste indissoluble.
Il y a trop de souffrances dans ces couples "divorcés et remariés" pour les empêcher encore de recevoir le sacrement de réconciliation, et pouvoir faire Corps avec toi qui n'as jamais cessé de faire Corps avec eux.
Il y a trop de souffrances pour les empêcher de faire Corps avec une assemblée.
L'Eglise, sous l'impulsion de ton Serviteur, le Pape François, qui s'est bien défini comme étant "le serviteur des serviteurs", essaye de trouver des chemins nouveaux.
Mais il faudrait d'abord demander que les chrétiens ne s'érigent pas en juges de ceux et celles qui vivent des situations difficiles. Il suffit d'aller sur les réseaux sociaux pour entendre la haine de ceux qui, dans leurs imperméables, se réclament de toi. Ils ne font que rajouter de la souffrance à ceux et celles qui essayent de reconstruire une vie sur un Amour qui, lui, est indissoluble : c'est cet Amour donné par Dieu, de toute éternité et qui ne se reprend jamais.
3- Se mettre en dépendance, tout en restant soi-même :
Cette démarche est essentielle, quelle que soit la situation dans laquelle chacun se trouve.
Ton attitude, Jésus, est celle de Dieu lui-même quand il regarde ses enfants désarmés et blessés dans leur amour premier. L'Amour de Dieu ne peut être dissous et ainsi malmené.
"Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa."
Dieu s'étonna dans l'Amour, dans l'Amour,
Et vers l'Homme se pencha par Amour, par Amour.
Il comprit son désarroi dans l'Amour, dans l'Amour,
La promesse lui donna par Amour, par Amour.
Dieu ne juge et ne condamne pas les erreurs et les difficultés dans lesquelles se trouvent ainsi des hommes et des femmes qui ont bénéficié d'un Amour indissoluble. Il se dérange à nouveau et n'hésite pas à dévoiler son Amour infini. Il s'étonne des difficultés dans lesquelles les hommes se laissent enfermer.
Il va même jusqu'à t'envoyer, Seigneur Jésus, pour manifester encore tout son Amour à ceux et celles qui se trouvent en difficultés.
"Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa."
"Dieu redonna son Amour, son Amour,
Par la croix il se donna comme Amour, Comme Amour,
C'est ainsi que Dieu sauva par Amour, par Amour,
Son image il recréa pour l'Amour, pour l'Amour."
Jésus, tu es venu chez nous pour qu'une vraie dépendance se vive dans les couples ; une dépendance qui permet à chacun de rester soi-même.
Dieu, par toi, se retrouve en nous, et la question que nous te posons est bien toujours la même sur cette division.
Ta réponse peut paraître sévère : « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d'adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d'adultère. »
Tu ne condamnes pas, tu fais une mise en garde sur le fait de ne pas retomber dans les mêmes erreurs. Mais nous ne pourrons jamais oublier que tu n'as pas jeté la pierre sur la femme adultère. Qui osera le faire ? Il convient de ne pas confondre ton avertissement, pour que nous ne tombions pas dans les mêmes situations, avec les condamnations que nous formulons si souvent à l'égard des autres.
Ton Eglise est appelée à trouver des chemins de miséricorde dans lesquels elle saura s'encorder à la misère de ceux qui souffrent.
Mais, en aucun cas, nous ne pouvons juger et condamner, à moins de ramasser les pierres que personne n'a jetées, et de lapider ceux qui ont manqué la cible de l'Amour indissoluble.
Michel GUERRE le 3 octobre 2021
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