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Journée mondiale des malades

"Qui se laissera toucher ?"

En cette journée mondiale des malades, dans les jours qui précèdent comme dans ceux qui surviennent, elles sont nombreuses ces foules qui se rassemblent pour des causes bien différentes. Qui pourrait juger des raisons qui poussent tant de gens à se retrouver ainsi ? Seuls, ceux qui se rassemblement en savent le "pourquoi", et il est bien difficile de discerner la juste place à prendre dans ces rassemblements.

En cette journée mondiale des malades, dans les jours qui précèdent comme dans ceux qui s'surviennent, les foules se rassemblent.

Au milieu de ces foules, il y a des malades qui, depuis tant d'années, courent après les autres pour apaiser leur mal quand l'existence s'en va. Ces malades, souvent, dépensent le peu d'énergie qui reste et, quand ils n'ont plus rien, leur mal semble empirer encore.

Alors, ils rejoignent les foules, espérant bien y rencontrer celui ou celle qui les sauvera de cet enfer dans lequel ils s'enferment.

Mais la foule est si dense et paraît tellement loin de ce qui fait leur mal, qu'ils se disent, malgré tout, qu'il y aura bien quelqu'un pour se laisser toucher au vêtement effleuré.

C'est leur dernier recours : effleurer le vêtement du cœur de ceux qui se laissent toucher.

Dans la désespérance resurgit la confiance ; alors ils cherchent et s'avancent, convaincus que quelqu'un se laissera toucher par l'intense souffrance, et qu'ils seront sauvés de cet enfermement ; enfermement provoqué si souvent par les jugements portés, les exclusions décrétés par une société qui regarde sans voir, se rassemble sans savoir.  Il y a des malades de la solitude, ceux que l'on montre du doigt comme des pestiférés et que l'on met à l'écart.  Les foules sont nombreuses, mais au milieu de ces foules, il y a tous ces malades qui cherchent à toucher la frange du cœur de l'autre.

Il arrive parfois, dans ces rassemblements, que quelqu'un se retourne et demande soudain, poussé par une force qu'il ne connaissait pas : "qui m'a touché ainsi? Je sais bien que la foule m'oppresse, mais quelqu'un m'a touché par sa confiance donnée." Alors les malades se taisent, craignant d'être jugés, mais ils ressentent en eux la confiance retrouvée et deviennent capables de se reprendre en mains. Quelqu'un s'est laissé toucher au cœur au milieu de ces foules rassemblées. Et ce quelqu'un pourrait dire à tous ces malades remis debout : "Quelle est grande la confiance quand elle va jusqu'à toucher le cœur de l'autre !".

Dans ces foules rassemblées, il y aura bien quelqu'un pour se laisser toucher par ceux qui sont malades et cherchent un appui.

A tous les malades, je souhaite une telle rencontre : La confiance retrouvée permet de se relever.

Michel GUERRE le 11 février 2014