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1) Ecoutons la parole dans un extrait de l'Evangile de ce jour :

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,17-27.

Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »

L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. »
Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »

Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.

2) Laissons résonner la Parole dans nos vies.

3) Relisons cette Parole pour nous aujourd'hui.

"Confidences et reconnaissance"

Adolescent, j'ai toujours été fasciné par la personne du Christ. Sa bonté dans ses gestes et ses regards ne m'ont jamais laissé indifférent.

Je n'avais qu'un désir, celui de vivre pleinement. " Etre aimé et aimer" : ces deux mots résonnaient au plus profond de moi.

J'étais aimé des miens, j'étais aimé des autres. Je tentais de répondre à cet amour reçu.

Mais savoir, dans le même temps, que Jésus Christ m'aimait, m'attirait d'une manière inexplicable. Comme tous les adolescents, je sortais et j'étais amoureux.

Je voulais marcher avec le Christ, mais je ne savais pas si cela était compatible avec l'acte d'aimer.

Je suis allé trouver un prêtre pour lequel j'avais une profonde admiration. C'était un bagarreur, il avait fait la guerre, son allure ne me faisait pas peur et m'invitait à la confidence. Alors, un jour, j'ai osé l'approcher pour lui poser une question : "Je suis partant pour marcher avec le Christ et devenir prêtre. Mais il y a un empêchement, c'est que j'aime une jeune fille."

Il me fit cette réponse tellement inattendue :"Si tu m'avais dit que tu n'aimais pas, je t'aurais dit de ne pas être prêtre.". Stupéfait, je lui ai demandé : "Puis-je emmener avec moi celle que j'aime ?" Et il me répondit : " l'Eglise catholique ne le permet pas. Le choix t'appartient de rester avec cette jeune fille ou de prendre ce chemin de te donner pleinement en apprenant à aimer tous les autres comme tu aimes cette bien-aimée."

Ce prêtre était Mariste, j'ai donc choisi d'entrer chez les Maristes, sans top savoir ce que cela signifiait. C'était une entrée pour rencontrer Celui que je cherchais. Je savais que le célibat était une exigence demandée à ceux qui choisissaient de devenir prêtre.  J'apprenais, dans le même temps, ce que l'on appelle les trois vœux religieux :"Pauvreté, obéissance et chasteté", pour ceux qui choisissaient de prendre le chemin d'une une vie religieuse. Vie religieuse voulant signifier qu'on se relie aux autres.

- Pauvreté : faire en sorte de ne pas posséder ou être possédé par les biens comme par les autres.

- Obéissance : une entrée en dialogue afin de donner réponse à un service demandé.

- Chasteté : apprendre le contrôle de soi pour ne pas s'attacher en se donnant pleinement.

Quant au choix d'être Mariste, il m'a fallu du temps pour découvrir la richesse de ce que représente Marie sur un chemin de vie. Marie, dans sa liberté originelle, a su répondre "OUI " aux demandes exprimées. Marie, pour les Maristes, seconde l'Essentiel, son Fils, tous ceux et celles rencontrés. De la même manière, Jésus n'a jamais été un modèle à suivre, mais un chemin à vivre pour mieux se rendre en Galilée, au cœur du monde, en ce voisinage humain dans lequel il se dévoile.

Mais pourquoi avoir raconté tout cela ? Simplement pour répondre à des échanges sur la toile au sujet du célibat des prêtres, aux trois vœux prononcés par ceux qui sont religieux.

Je n'éprouve aucun désir de refaire l'Histoire. Les théologiens s'en chargent, les historiens aussi. Pour cela, on peut se référer à des personnes compétentes, à des écrits de grande valeur. Je peux en donner à lire à ceux et celles qui le désirent.

Les prêtres et religieux ne sont pas plus que les laïcs, ce peuple de Dieu qui se donne sans regarder en arrière.

Ma réponse personnelle n'a rien d'une démonstration. Je peux dire simplement que je n'ai jamais regretté ce choix qui, depuis cinquante ans pour la vie sacerdotale, et 60 ans pour la vie religieuse, est vie en Plénitude.

Je termine en disant que j'ai un frère jumeau qui fit le même choix. Nous ne nous sommes jamais concertés sur cette orientation. Mais cela nous a permis de comprendre que, nés jumeaux, nous le sommes devenus.

Le jeune homme riche de l'Evangile n'était pas loin de ce chemin à prendre. Il a choisi tristement de se retirer de la plénitude entrevue.

Jésus, sans doute bouleversé, le laisse s'en aller avec ses possessions.

Ce geste de Jésus est une signature : chacun reste libre dans ses choix de vivre autrement. Tout le reste est palabres, l'essentiel restera toujours au mot que chacun peut prononcer, quelque soit son état : "AIMER".

4) Respirons ensemble :

Une manière de manifester notre reconnaissance

Psaume 145(144),10-11.12-13ab.17-18.

Que tes gestes d'amour, seigneur, te soient rendus gracieusement,

Et ceux qui t'accompagnent diront du bien de Toi !

Ils se mettront en ta présence qui a du poids dans ton tissu de relations,

Ils seront ta Parole en ton Amour donné.

Ils annonceront à tous les hommes ton Amour Infini,

Ta Présence au cœur de tous les cœurs et la vive couleur de ton tissu de relations : Un Royaume d'Amour signifiant ta Présence,

Ton espace avec nous de toujours à toujours

Seigneur, tu t'ajustes à tous ces chemins montrés,

Tu ne trahis jamais ce que tu entreprends avec nous,

Tu te mets en "voisinage humain" de tous ceux qui t'appellent,

De tous ceux qui se donnent en toute gratuité.

Michel GUERRE le 3 mars 2014